mercredi 26 janvier 2011

Moon Child.

J'ai retenu mon souffle jusqu'à la dernière seconde. En vain. De Lundi à un petit peu plutôt ce jour se tenait la fashion week Haute Couture dans l'enceinte parisienne, et sans pour autant me faire des illusions connaissant la relation pour le moins ténue qu'Iselin a entretenue jusqu'ici avec les hautes sphères luxueuses de l'Alta Moda, je n'ai pu m'empêcher d'esquisser l'espoir de la voir surgir arbitrairement à un défilé, quel qu'il soit. Sans grandes surprises, mes prières n'ont pas été exaucées et je dois à présent me contenter d'un goût impérissable de nostalgie dans la bouche et d'une propension exaspérante à me plonger de manière pulsionnelle dans mes dossiers digitaux consacrés aux deux saisons où Iselin se vit affublée de vêtements de Haute Couture.

Ses premiers pas en tant que mannequin couture remonte à la saison Printemps-Eté 2006, durant laquelle elle comptabilisa trois honorables apparitions :

Anne Valérie Hash

Chanel

Elie Saab

Une fois de plus nous avons ici la possibilité d'admirer un échantillon de l'accessibilité d'Iselin, qui ne rechigne en aucun cas à alterner entre marques à la renommée sempiternelle et nouveaux labels essayant de percer leur trou dans le cercle très prisé et prestigieux des maisons de couture. Je la trouve particulièrement radieuse à Elie Saab, mi-humaine mi-naïade, mais en tous les cas loin de l'image masculine à laquelle on a tendance à la rattacher. Ce genre de clichés me rappellent violemment à quel point je peux être désappointée de voir Iselin se détacher des podiums à mesure que le temps passe car bien que son visage soit très distinctif elle parvient à modeler son attitude en fonction des marques qu'elle doit incarner et des vêtements desquels elle est enveloppée. Elle personnifie le mythe de la mannequin au sens le plus noble et mystifié du terme ; celle qui prend le temps d'analyser une collection afin d'en comprendre l'atmosphère et de se l'approprier sans pour autant faire de l'ombre aux vêtements qui se doivent d'être les centres d'attention. Elle porte la tenue, elle la soutient, l'embellit, lui confère du relief, et sait la reléguer au premier plan. Bref, vous l'aurez compris - Iselin est l'emblême de la mannequin idéale pour les podiums.

La seconde fois qu'elle se faufila au sein d'un défilé Haute Couture fut durant la saison Printemps-Été 2007, où elle bénéficia de l'exclusivité gratifiante de ne défiler que pour Karl Lagerfeld. 

Chanel

Je me permets ici d'apposer une remarque qui me trottine dans l'esprit depuis un petit bout de temps déjà. A travers l'observation attentive de la carrière d'Iselin que je pratique depuis un certain nombre d'années déjà, il m'est apparu que le Kaiser a toujours eu un petit faible pour la norvégienne, ou tout du moins une propension prononcée à la choisir parmi le panel de mannequins lui étant proposées pour présenter ses modèles. Ayant défilé neuf fois pour la marque Chanel (sur un total de quatorze saisons au total) et décroché une campagne Pre-Fall, il est inutile d'en rajouter et de s'aventurer à affirmer qu'elle fait parti de ses favorites, mais néanmoins il est indéniable qu'elle fait partie de ses fidèles, qui tout bien considéré s'avère plutôt rares. Est-ce l'issue d'un simple concours de circonstances? Cela peut-il s'expliquer par les raisons que j'ai énoncé plus haut? Ou est-ce à cause de la ressemblance, certes indicible mais bel et bien existante, entre Iselin et Freja que j'ai déjà abordée dans un article précédant? Ici également, il s'agit d'une question à multiples suppositions possibles, sans qu'aucune réponse catégorique ne puisse se dessiner clairement parmi le lot. Dans tous les cas, il n'y a plus qu'à croiser les doigts pour qu'Iselin ne fasse pas l'impasse sur la fashion week à venir ; avec un peu de chance, non seulement fera-t-elle son retour sur des podiums qu'elle a fréquentés auparavant, mais elle fera également ses premiers pas arborant les créations de designers pour lesquels elle n'a jamais travaillé... On peut toujours espérer. Et FYT, voici mes tenues préférées issus de la dernière collection Valentino Haute Couture, qui est devenue l'unique collection que j'appréhende parmi le vacarme de l'Alta Moda :

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05060708
0910

source : vogue.com

dimanche 23 janvier 2011

Bringing it on.

Backstage at Balmain F/W 2007

Si la semaine s'annonce difficile, voici un regard qui devrait alléger la lourdeur du fardeau que vous devrez portez jusqu'à Vendredi soir... Si non, bonne semaine à vous malgré tout. :)

source : fashionmag.fr

La versatilité à l'état pur.

Il y a une poignée d'articles, je défendais la capacité d'Iselin à endosser différents rôles et à les mener à bien avec une facilité déconcertante ; et bien, si ma plaidoirie ne vous avais pas convaincus, j'ai ici deux éditoriaux qui sont susceptibles de le faire : Commando photographié par David Sims pour Vogue Paris Mars 2010 et La Petite Femme, par Corinne Day pour Vogue Nippon Mars 2006.

     

Il s'agit de deux de mes éditoriaux préférés d'Iselin, si ce n'est mes ultimes préférés. Tous deux témoignent de la manière la plus complète, éloquente et indéniable de l'immensité du talent de la mannequin et de ce qui fait d'elle une force immuable au sein de l'industrie instable dans laquelle elle travaille. Comme je l'ai déjà affirmé, l'univers de la mode est en constante recherche de nouveauté, d'imprévu, et d'étrangeté, d'où son inclinaison à s'énamourer de modèles à une vitesse improbable et à les évincer tout aussi rapidement. Or, celles qui parviennent à conserver et photographes et directeurs de casting à leur pieds sont celles qui sont à même de pimenter leur jeu et de laisser la main à leur polyvalence. Ces mannequins en question sont souvent dotées d'une présence, d'une personnalité même, et ne se confinent pas à n'être que de jolies visages vissés sur de longs corps aux jambes interminables. Elles ont plusieurs facettes qu'elles peuvent à loisir dévoiler suivant l'environnement dans lequel elles se trouvent, et c'est pour cela qu'elles sont si demandées : elles sont malléables, et pourtant reconnaissables et uniques, tout en étant fidèles à leur essence.

A la vue de ces photographies, cela saute aux yeux ; Iselin fait partie intégrante de cette catégorie de mannequins rares. Devant l'objectif de David Sims pour un éditorial à thème militaire, elle se fait dynamique, presque hyper-active ; sévère, impérieuse et un brin masculine. Pour l'univers feutré et intimiste de Corinne Day, elle adopte poses introspectives, expressions candides et regards fragiles. Malgré le caractère diamétralement opposé de ces séries de photos, Iselin parvient à s'adapter et à s'épanouir à partir des différentes atmosphères dépeintes, sans laisser celles-ci lui faire de l'ombre. Seule une mannequin posée et capable de maîtriser son corps, son visage et ses émotions peut parvenir à un tel degré d’accommodation ; seule une mannequin possédant un véritable sens de l'individualité peut voyager entre intensité et innocence avec autant de commodité tout en restant identifiable et remarquable, dans le sens premier du terme. 

Je suis également épatée par le fait qu'Iselin n'ait pas peur de poser de manière visiblement incongrue afin de faire vivre les vêtements, de les désacraliser en leur conférant une apparence plus énergique et moins luxurieuse, comme visible dans l'éditorial pour Vogue Paris. Un nombre effarant de mannequins ne s'aventurent pas en dehors de leur répertoire de poses et d'expressions, par peur du changement ou de ne pas être à leur avantage, ou simplement par manque de confort en face de la caméra. Iselin au contraire, semble se moquer éperdument de tout ceci, et est d'ailleurs prête à toutes les concessions afin d'accomplir son travail de la manière la plus professionnelle possible : ainsi, elle cherche à rendre les vêtements plaisants et désirables, et ce qu'importe son apparence à elle. Et ironiquement, David Sims est tout de même parvenu à la capturer sous ses meilleurs angles... ce qui est le strict minimum, vu la relation de longue date que tous deux ont entretenu!

Quant à l'éditorial photographié par Corinne Day, que dire... Je ne peux qu'en être amoureuse. Corinne, qui décéda en Août dernier, était une photographe qui révolutionna la manière de capturer et de représenter la femme. La femme qu'elle immortalisait était libérée, mais pas dans le sens où on l'appréhende aujourd'hui ; elle ne se sentait pas obligée d'être sexy et glamour, de se comporter comme un homme sur tous les plans pour afficher sa non-soumission ; au contraire, elle était pure et immaculée, mais s'accaparait le droit de dévoiler des pans de chair, de penser par elle-même, et d'être indépendante et solitaire. La femme de Corinne Day s'assume et n'a pas besoin d'un homme pour l'aider à affronter le monde. Elle inspire le respect, car sous son innocence juvénile, elle s'est affranchie du joug masculin et n'a pas besoin de se complaire dans une sexualité débridée pour le prouver. D'autre part, je trouve cet éditorial tout aussi singulier qu'auparavant, puisque de la femme qu'incarne parfaitement Iselin émane de la mélancolie, alors que la plupart des magazines de nos jours tendent à durcir la femme ou à la dépeindre comme étant dénuée de toutes émotions afin de ne pas prendre le risque qu'elle soit qualifiée comme faible et soumise.

Dans tous les cas, il est inutile de dire que j'apprécie le travail d'Iselin qu'importe la manière dont elle est représentée, tant qu'on ne la borne pas à interpréter un rôle unique et répétitif, ce qui reviendrait à dénigrer ses talents de mannequin, qu'elle n'a fait que démontrer tout au long de sa carrière.

source : scanned by Diorette @ tFS ; scanned by agneslo @ tFS

samedi 22 janvier 2011

Walking the walk.

Puisque la fashion week Automne-Hiver 2011 se rapproche à une vitesse conséquente et que mes espoirs concernant Mrs. Steiro augmentent plus qu'ils ne s’essoufflent (priez pour qu'elle défile le mois prochain!), il me semble de mise de faire un récapitulatif de la saison Automne-Hiver 2010 d'Iselin, la dernière fashion week à laquelle elle participa et qui s'avéra être plutôt satisfaisante pour une mannequin de son envergure, comme vous pouvez le constatez ci-dessous :

FW10 TOTAL: 21
FW10 MILAN/PARIS: 10
OPENED: | CLOSED:1

London:
---

Milan:
Blumarine
Gianfranco Ferré
N°21 - Alessandro Dell'Acqua
Prada

New York:
Alexander Wang
Anna Sui
Calvin Klein
Carolina Herrera
Michael Kors
Narciso Rodriguez
Proenza Schouler
Rag & Bone (C)
Reed Krakoff
Rodarte
The Row

Paris:
Chanel
Chloe
Hermes
Louis Vuitton
Miu Miu
Valentino

En effet, les modèles établies dans le métier n'ont plus besoin de défiler à tort et à travers pour tenter de se faire remarquer par les bonnes personnes et s'assurer une certaine stabilité dans l'industrie puisqu'il s'agit d'une prouesse (et je pèse mes mots ici) qu'elles ont déjà accomplie ; elles peuvent donc se laisser aller à être un peu plus élitiste et choisir les créateurs pour lesquels elles veulent travailler sans prendre le risque de compromettre leur carrière. Certains vont même jusqu'à quitter totalement les podiums, avec quelques rares exceptions ici et là, telles MariaCarla, Raquel ou Daria. Je ne serais pas déçue si c'est un jour la décision que prend Iselin à condition qu'elle apparaisse dans les magazines autant que ses consoeurs, que je viens de mentionner ; tandis que celles-ci sont pour le moins omniprésentes dans les magazines les plus prestigieux, Iselin reste tout de même à l'abri de la sur-exposition et n'a pas le même don d'ubiquité qu'elles, malheureusement - mais qu'importe, je digresse. Pour revenir au sujet principal de cet article, je vais tout simplement vous avouer qu'en mon humble avis, Iselin n'a pas été forcément gâtée en ce qui concerne les tenues qu'on lui a décernées ; était-ce parce que les collections n'étaient en général que très moyennes, ou parce que la malchance s'était abattue sur elle? Je pencherais pour la première suggestion, quoique je n'étofferai pas sur ceci par crainte de me laisser emporter dans des critiques enflammées et n'ayant rien à faire sur ce blog. Dans tous les cas, l'avantage de ce déclin de qualité est que les beaux vêtements réellement travaillés ressortent d'autant plus du lot et apparaissent comme d'autant plus désirables. En ce qui concerne Iselin, elle m'a particulièrement attiré l'oeil chez Chanel (comment résister à un sourire si espiègle?), N°21 Alessandro dell'Acqua et Reed Krakoff, où sa beauté naturelle m'achève, littéralement. A vous de modeler votre avis personnel en vous reportant aux images ci-dessous, qui constituent un récapitulatif complet des tenues qu'Iselin a porté au cours des différents défilés auxquels elle s'est montrée. Les noms des défilés s'affichent dans la barre de liens lorsque vous cliquez sur les photographies.



Et, pour clore ce post et perpétuer une tradition personnelle à laquelle je tiens (celle de résumer une saison entière de défilés à l'aide d'un seul et unique cliché) voici la photographie d'Iselin qui me vient à l'esprit dès que je pense Automne-Hiver 2010 :


Magistrale.

source : style.it