mardi 18 janvier 2011

A party gone wrong?

L'avantage lorsqu'il s'agit d'une mannequin du statut d'Iselin, c'est que les nouveautés arrivent souvent en grand nombre et toutes à la fois. L'inconvénient, c'est que quantité n'a jamais été synonyme de qualité et que la médiocrité n'est jamais vraiment très loin de ce genre de déversements soudains de divers travaux.









Je suis plutôt à cours de mots face à cet éditorial, dans le sens où j'ai tellement peu d'impressions, de ressentis personnels à décrire que je pourrais tout simplement poster ces clichés sans ajouter de commentaire...mais en général les idées me viennent en commençant à écrire. Je vais essayer d'être le moins sévère possible en ce qui concerne ce set, mais je vous préviens d'avance que cela risque de s'avérer difficile et que ce ne serait pas étonnant que je finisse tout simplement par énoncer les impressions négatives que ceci a suscité en moi - tous ornements diplomatiques en moins.

Ces images ont été publiées dans l'édition de Décembre du magazine danois Cover. Cette publication, de manière presque automatique, évoque des sentiments relativement hostiles en moi ; non pas que la qualité des éditoriaux qu'ils proposent laisse toujours autant à désirer qu'ici, et ils leur arrivent au contraire de produire de jolies clichés, quoique simples. Néanmoins, le minimum que j'attends d'un magazine local est de donner la réplique à ses mannequins, photographes, et stylistes locaux avant de faire appel au service d'insiders étrangers. Vogue Australie et Vogue Turquie excellent littéralement à ceci, et je trouve que non seulement cela aide à conférer à ce genre de publications peu distribuées à travers le monde une envergure plus unique et remarquable, mais que c'est également une question de principes et de soutien patriotique d'une certaine manière. Le Danemark en l'occurrence, fourmille très certainement de talents qui travaillent de manière acharnée et qui n'attendent que de la reconnaissance de la part d'organismes influents, et si, en matière de mode, aucun magazine danois ne se propose pour donner leur chance à ces passionnés, alors certainement personne ne le fera et ce sera une perte et pour l'industrie de la mode et pour ces aspirants. Or, Cover s'arrange pratiquement toujours pour employer des photographes, mannequins et stylistes de toutes les origines... sauf danoise. Dix points en moins pour Gryffondor Cover.

En ce qui concerne la couverture, photographiée par Rick Shaine, je la trouve extrêmement peu avantageuse envers la beauté d'Iselin. L'angle - ou serait-ce la coiffure archaïque? la lumière bien trop saturée? je ne saurais dire, mais le fait est que quelque chose à propos de la composition générale fait ressortir le caractère masculin de ses traits, ce qui jure avec la coiffure et la tenue, qui se veulent un minimum féminines, et ne met pas en valeur l'harmonie du visage d'Iselin et le naturel qui peu aisément en émaner. D'autre part je trouve ça extrêmement dommage de faire appel à une mannequin aussi polyvalente qu'elle et de finir par la limiter à cette non-expression que n'importe quelle blonde anonyme et dénuée d'expérience pourrait arborer sans aucun effort. Ici, je me demande tout simplement si le photographe a pris le temps de faire connaissance avec sa mannequin - si il s'est aventuré à chercher à découvrir ses meilleurs angles, à prendre connaissance de ses capacités à transmettre des émotions et à varier ses expressions - bref, si il a tenté d'établir une connexion avec Iselin ou si il a juste tiré son portrait, mis sa fiche de paix dans sa poche et est parti en coup de vent. L'alchimie, ou l'absence de ceci, entre photographe et modèle est souvent tangible à travers le produit fini.

En revanche, j'ai du mal à prendre position quant à la série de photographies. La première image est plutôt astucieuse et originale, mais elle place également la barre trop haut par rapport à l'ensemble de l'éditorial. L'ambiance chaotique, un peu hasardeuse, qui s'échappe des clichés a certainement sa place au sein d'un éditorial dépeignant une fête, mais je trouve cela plutôt mal exécuté et amateur. Le seul point positif qui m'apparaît est la capacité d'Iselin à rester notable au milieu de toute cette agitation de couleurs, de lumière, de personnes. Une bonne mannequin sait maintenir la distance entre s'adapter au décor qui l'entoure sans pour autant s'y fondre totalement... et c'est quelque chose qu'Iselin parvient à faire sans cesse : s'adapter, à tous les photographes, à tous les types d'éditoriaux, à tous les vêtements desquels on la pare. Elle est un véritable emblème de versatilité, et donc empêche les gens travaillant avec elle de se lasser et d'avoir envie de se tourner vers un vent de fraîcheur différent, puisqu'elle parvient à incarner tous les rôles tout en conservant ce petit quelque chose qui fait qu'on ne peut la confondre avec d'autres modèles. Un véritable caméléon.

Le second bon côté des choses - car j'essaie malgré tout de ne pas m'engluer dans la négativité - est le fait que la carrière florissante d'Iselin ne lui ait visiblement pas monté à la tête. En effet, on pourrait s'attendre à ce qu'après toutes ces années à travailler avec de grands photographes tels Meisel ou Sims pour les très prestigieux Vogue Paris ou Vogue Italia, elle dédaignerait les offres de petites publications telles Cover... Et bien non! Iselin reste les pieds sur terre. Elle semble avoir compris que l'univers dans lequel elle travaille est éphémère et en constante recherche de nouveauté, que le succès duquel elle dispose aujourd'hui pourrait très bien s'amenuiser très rapidement... et que la mannequin, aussi talentueuse, belle et populaire qu'elle puisse être, n'est jamais, jamais supérieure à ses employeurs quels qu'ils soient, à qui elle doit sa carrière.

source : team-models.blogspot.com

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